Forêt de songe, forêt de douce rêverie...
Gaéliane chevauchait depuis l'aurore, appréciant la douce fraîcheur et l'ombre qui l'enveloppaient comme d'une douce caresse depuis qu'elle avait pénétré la forêt. Malgré la saison avancée, des myriades d'oiseaux chantaient et trillaient, remplissant l'âme de la jeune fille d'une douce griserie. Et les feuilles avaient de telles couleurs éclatantes...
Gaéliane porta pensivement la main à son épaule, un réflexe qu'elle avait fini par prendre depuis qu'elle avait adopté Méline. La chouette blanche aimait par-dessus tout se poser sur l'épaule délicate de la jeune fille, et celle-ci appréciait immensément la douceur des plumes et du duvet sur sa joue pâle.
Depuis un moment déjà, le volatile avait quitté la demoiselle, pour aller chasser son repas. Gaéliane poussa un léger soupir. Elle se sentait toujours un peu seule lorsqu'elle n'avait pas Méline sous les yeux...
Elle arrêta finalement son cheval dans une petite clairière, où bruissait calmement un petit ruisseau d'eau claire. Quittant sa monture, et lissant sa robe d'ocre, la jeune fille s'occupa un moment de remplir la gourde de cuir étanche qu'elle gardait en permanence avec elle. Elle s'assit sur un tronc d'arbre pour se reposer un instant.
Que de longs mois s'étaient passés depuis que la jeune fille avait quitté le domaine familial! Elle avait vu des contrées magnifiques, rencontré beaucoup de bonnes gens, tant nobles que vilains, prud'hommes que damoiselles... Et elle avait appris. Oh! Comme elle avait appris!
Un doux sourire naquit sur ses lèvres tandis qu'elle observait les plantes qui poussaient autour d'elle, faisant un effort de concentration pour se rappeler leurs noms. Elles étaient peu abondantes en cette journée d'automne...
Un cri familier lui fit soudain lever la tête, et Gaéliane tendit instinctivement le bras. Méline vint s'y poser en douceur, frottant sa tête ronde et blanche contre la joue de la jeune fille ravie.
Après cette courte pause, Gaéliane remonta doucement en selle et poursuivit son chemin à travers les arbres majestueux.