En vue; le château.

au même moment, arrivait sur la route une étrange procession, au premier plan deux cavaliers, romains, sans doute, bardés de fer, il ouvraient la route à une litière.
Deux chevaux la portaient, un devant et l'autre derrière. Les chevaux portaient des cimiers de plumes pourpres, assortis aux lourds rideaux qui fermaient l'habitacle... un jeune homme, numide guidait le cheval de tête ... il était impresionnant ce numide, grand, la tête rasée, le torse bien developpé, nu, un cimeterre pendait à son côté gauche, dans une gaine ouvragée de soie pourpre et de pierres taillées en cabochons.
Suivaient 10 charriots tirés par des chevaux lourds, et enfin deux autres cavaliers fermaient la marche... un des deux cavaliers de tête s'approcha de la jeune femme au bord de la route ... Antonius avait une quarantaine d'abnnée, il était trappu, son visage buriné était creusé d'un fin réseau de rides... il parla poliment à le jeune femme :

- damoiselle, je suis Antonius chef de l'escorte de la Dame Rebecca Maxima, s'agit-il de la ville de Camelot, ma maitresse et nous même ne connaissont pas ce pays... nous ne sommes que des commerçants, venus de loin proposer nos produits dans ce Royaume dont nous ignorons moeurs et coutumes... accepteriez vous de nous guider vers la meilleure auberge de la ville... contre une petite rétribution pour votre peine, cela va de soit !

Antonius regarda la jeune femme, une paysanne sans doute, ne manquant pas de piquant, elle peut passer pour plaisante pensa-t-il...

Loucas resta de marbre. Elle le regarda et réfléchit quelque instant. Elle ne conaisser pas du toute cette ville non plus ! mais elle avait eu des renseignement ! et elle savait exactement ou se trouver l'auberge demandait sans jamais y être allait ! La chance avait tourner.

" seigneur je n'ai besoin de rien du tout pour être votre guide. "

Elle inclina la tête devant lui , humble et belle. Ces cheveux sombre attachaient dans sa nuque par un fin fil ... de fer !! cela avait dut surprendre l'homme ! Une femme avec un accoutrement de paysanne portant un fils de fer dans les cheveux ? bizarre. Elle releva la tête et son regard entourait de noir croisa celui du Romain. Son regard bleu très clair 2tait puissant et envoûtant elle entendit alors une réponse.

Guenièvre marcha vite, le cœur serré, les dents serrées, les yeux plissés, et durant tout un moment ne parla ni ne regarda le seigneur Perceval.

Il la suivait gauchement, son armure grinçant à chacun de ses mouvements comme de la ferraille qu'on jette... il lui parlait, tentant de suivre cette marche rapide que Guenièvre s'imposait, croyait-il lui faire plaisir? Il avait gâché un office _cela encore passait_, annihilé l'effet furtif de sa fuite _soit, son mari serait plus vite au courant_, mais il continuait à la suivre, l'empêchant de laisser éclater son ire!

Elle n'eut pas le cœur pourtant à le réprimander. Elle stoppa sa course au centre de la place, manqua se faire bousculer par une litière mais là encore, elle ne dit rien.

Elle n'allait pas pleurer pour ça, tout de même! Bien sûr que non...or, le simple fait de penser qu'il ne fallait pas geindre lui faisait monter la larme à l’œil. Une larme de rage.

Elle se retourna vers Perceval soudainement, et celui-ci recula par la surprise de voir enfin la reine de face.

-Vous avez admirablement couvert ma retraite sire, et je vous en suis grée.

L'on aurait pu penser que ces mots étaient ironiques, pourtant l'on ne percevait dans sa voix aucune nuance de fiel ou de moquerie.

-Je suis en sécurité à présent, vous pouvez vaquer à vos occupations.

Elle ne répondait même pas aux paroles du chevalier... un congé, voilà tout ce qu'elle lui donnait. Sa main à baiser, c'était pour Bedivere.

Elle s'en fut ensuite, ayant retrouvé une apparence de calme. Elle haïssait ces réactions qui faisaient dire aux hommes que les femmes étaient hystériques... cela faisait partie d'elle, pourtant.

Perceval fit escorte un bout de chemin avec la Reine, criant sur les gueux et leur litière manquant de renverser Guenievre mais ses réprimandes faisaient plus sourire que peur, bientot comme à l'habitude une collonie d'enfant fermaient la marche du cortége et chaque tentative de Perceval pour le gronder et les faire rentrer chez eux ce soldés par des éclats de rires, Perceval aussi populaire aupres des gosses qu'aupres de leurs grandes soeur et tante à la taverne et aux bales. Il finit par les disperser en faisant des grimaces et imitant le terrible chevalier noir ! En rigolant les enfants s'éparpillérent. Puis il reçut a son grand étonement des compliments de la reine.

Perceval:" Mille graces majesté, oui je pense etre au point, les retraites j'ai eu un peu trop d'occasions de mi entrainer parait il, mais c'est de la mauvaise fois et....."

Puis la reine le congédia. Et s'en alla. Perceval bien que la reine s'éloignée glissa un :


Perceval:" Enfin..... comme il vous sierra ma reine ! "

Fier mais pas facher d'avoir fini son "devoir" il laissa Guenievre et rentra dans ses appartements de chavalier, prété aux seigneurs de provinces par le roi. Il y déposa le gros de son armure et fit chemin vers la taverne.

Loucas inclina la tête. Elle ne vit pas la dame sortir la tête de la litière. Et sans rien ajouter de plus elle commença a marcher vers la ou elle pensait être l'auberge. Son Feu peur l'avait bien éduquer. Il avait beau être forgeron, il connaissait cette ville comme sa poche et d'autre encore mais cette fois l'un de ces enseignements lui avait été utile. Elle marcha a pas régulier. Loucas avait les pieds nus caché sous une longue jupe qui traînait a ses pieds. Elle tourna dans une rue et avança encore de 10 mètre. Elle se trouvait dans une rue richement décorait. Joyeuse, et pleine de belle plante ! il y avait maison, auberge et d'autre encore. Une personne au vêtement richement décorer fit face a loucas. Il la regardait les yeux pétillant et lui tendis une rose de couleur rouge foncer. Un homme sortie la tête d'une fenêtre et parla a l'adresse de loucas d'une vois forte.

" excuser les mademoiselle, c'est mon neveux , il est un peu simplet. IL ne parle pas mais aime faire des cadeau. "

Loucas fit un signe de tête a l'homme. Tendis que la litière s'arrêtai derieur elle. Elle se redressa doucement et posa un baisser sur la joue du jeune homme. Quand elle se redressa, relevant sa jupe longue, le garde sur le carrosse put apercevoir en dessous de la jupe le bas d'un pantalon d'homme...

Le jeune homme lâcha la rose et s'en alla en courant doucement! Loucas, elle eu un sourire et continua a avançait pour s'arrêtait une nouvelle fois. Elle montra du doigt une auberge toute aussi riche que la rue.

" pardonnez moi a present je vaix prendre conger. "


[ desoler je suis une peu beaucoup nul pour les descriptions des lieux ^^-]

Finalement la reine se retrouvait seule, seule et entourée de monde. Quel étrange paradoxe... Mais qui ne l'a jamais ressentit? Qui non plus ne s'est jamais senti le premier et le seul à découvrir la douleur, à souffrir autant?

Il n’y avait pourtant aucune raison en soit de crier à l’assassin, aussi Guenièvre, dans un accès de lucidité, vint s’asseoir sur un banc de pierre, adossée à un mur. Elle ferma les yeux un instant, abreuvant de chaleur sa gorge offerte au soleil triomphant.

Que faisait-elle là, comme une endormie ? S’imaginait-elle être loin de Camelot, enfin heureuse ? Sûrement pas. Guenièvre n’en était pas au point d’espérer partir d’ici, car si elle ne vivait pas la plénitude et le bonheur complet, elle ne souffrait pas comme une damnée de vivre entre ces murs. Aussi ne philosophait elle pas sur sa condition, et profitait de chaque instant heureux que les dieux voulaient bien lui céder…

Lorsqu’elle rouvrit les paupières, calmée, la lumière fut si vive qu’elle du mettre sa main en visière. Devant elle, la place grouillait toujours de monde… un lent chariot, tiré par un vieil homme, vint faire crisser ses roues immenses juste devant elle et à chaque pavés le contenu de la charrette sautait en un « clang » accompagné d’un « han » du tireur. La reine sourit… elle n’était pas si à plaindre.

Elle se leva donc, poussée d’un élan nouveau, et s’en fut _non pas guillerette, mais presque cela_ à travers les rues.

[suite dans ma chambre "20h : une journée d'oisiveté" ]

Dans son examen de la populace, Morgane aperçut un homme richement vétu. Elle le reconnut au bout de quelques secondes. C'était bien sa veine ! Il suffit quelle descende dans la place pour se retrouver face au confesseur de son frère ! Il la regardait, elle ne pouvait pas l'ignorer. Elle s'avança donc vers lui avec son plus beau sourire et le salua aimablement.


Ca alors ! Quelle surprise de vous voir ici ! Vous avez bien raison, les pommes de la place sont plus accesibles que celles des cuisines. C'est vrai a la parfin, ce nouveau cuisinier protege son sanctuaire culinaire comme la forteresse la plus riche de bretagne. Du moment que mon frère n'y dit rien, nous n'avons pas a en dire quoi que ce soit remarquez, il est vrai que l'essentiel est que nous magions a notre faim, les temps sont durs. Regardez cette petite fille, elle est très maigre ! Et pourtant quel visage angélique, elle m'attendrit...

Morgane l'appela et lui donna deux pièces avec un grand sourire. La petite la regarda avec des yeux ronds, pourquoi cette dame lui donnait elle cet argent. Elle attendit comme si elle pensait que Morgane allait lui demander quelque chose. Puis repartit en courant avant quelle ne change d'avis.

Qui penserait en voyant cette place bondée de marchands prospère et de produits luxueux. Regardez ce commerçant bedonnant ! Croyez vous que tous peuvent se permettre comme il le fait de vendre un peu de savon ? Et même si les commerçants le faisaient, qui donc peu en acheter, les temps sont remplis de misère ! Il nous faut remercier le créateur de nous avoir fait naitre a l'abri du besoin, regardez vous par exemple qui peut déguster une pomme alors que certaine fois, une famille entière n'a que ce fruit pour seul repas de la journée. Ou moi, vétue comme je suis, même au milieu de la foule, je serais toujours visible. Mais je parle, je parle, je ne vous ai même pas demandé ce que vous faisiez là !
J'ai pris la descision d'engager une personne supplémentaire pour prendre soin de moi, mes femmes de chambres me lassent par leurs comérages, a croire qu'il n'y a que mon frère dans leur vie. Je ne sais si j'en trouverais une qui me conviendra ici, mais on toujours espérer n'est ce pas.

Réalise alors qu'il la regarde avec des yeux étonnés. Sans doute ne conaissait il pas le son de sa voix, et la voila qui parlait sans cesse. Elle rougit lui souhaita une bonne journée, et revint vers les gardes. Tout en caressant l'encolure des chevaux, elle continua a regarder autour d'elles, les jeunes femmes qui pourraient convenir a ce quelle cherchait.

Morgane commençait à s'impatienter ! Il était rare qu'on la fasse attendre ! Comme quoi le destin n'est qu'un rebel. La jeune femme trépignait, elle flanait autour des echoppes, souriants aux badaux qui la regardaient d'un air envieux.Des individus à l'air louche se dirigeaient souvent vers elle, mais l'air féroce des gardes les décourageaient d'approcher de trop près sa bourse.
Lassée de toute cette agitation, la Duchesse fit demi tour et retourna vers sa monture. Un des gardes l'aida a monter, et elle mit son cheval au pas, en se dirigeant d'un air déçu vers le porche. Au niveau de la dernière échoppe, une exclamation retint son attention.

-3 écus ? Mais c'est du vol !

Morgane regarda dans la direction de la jeune personne qui avait parlé. Elle ne voyait que ses longs cheveux bruns. A la façon dont elle était vétue, elle était surement une femme du peuple. Morgane se rapprocha un peu pour entendre d'avantage. Elle semblait en pleine conversation avec le commerçant.

- Que veux tu ma petite ! J'ai une famille à nourir moi ! Et puis si t'a pas d'quoi payer je garde mon pain ! Jtravaille pas pour rien moi !

La jeune inconnue le regarda d'un air dédaigneux.

-C'est au nom de ta famille à nourir que tu voles et affames les gens ? J'ai l'argent suffisant pour avoir de quoi manger, pas pour me faire avoir ! Gardes ton pain, d'autres me contenteront bien d'avantage.

Sur ce elle planta là le marchand qui rangea sa miche d'un air grognon. Elle passa devant Morgane, lui accordant un coup d'oeil. La duchesse remarqua que cette jeune femme était bien jolie ! Elle avait de magnifiques yeux verts. Son charme ne laissa pas insensible ses gardes qui rejoignant Morgane la regardèrent et s'interpelèrent.

-Dis donc, regarde moi cette gueuse ! Je te gage que cette pouliche doit avoir la croupe fine !

Loin de les ignorer comme la plupart des gens le faisaient, elle leur fit volte face et claqua la croupe du cheval de celui qui avait parlé. La pauvre bête s'ébroua et partit sans que son cavalier ne parvienne a le retenir. Elle éclata de rire, mais le second garde sortit son épée et l'en menaça. Loin de baisser son regard, elle le fusilla de ses yeux . Morgane vit qu'elle allait parvenir à l'intimider. Le garde regarda alors sa maitresse et au mouvement de ses sourcils, il raffermit ses doigts sur le manche de son arme. La jeune femme persifla.

-Vas y frappe ! Ta maîtresse te regarde !

Le garde releva son épée, l'oeil mauvais.

Arrète !

Morgane s'avança et d'un geste, lui demanda de se retirer.

Va donc voir ou est passé ton ami, fais en sorte qu'il soit de retour au chateau avant la nuit, le roi ne le paye pas pour qu'il aille trousser les ribaudes a la moindre occasion !
Mais Votre....

Fais ce que je te dis ! Je me débrouillerais seule, le chateau n'est pas loin !

Le garde partit l'air piteux. Morgane regarda attentivement la jeune femme. Celle ci semblait soudainement mal a l'aise. Afin de paraitre moins impréssionante, Morgane descendit de cheval.

Je suis Morgane d'Avallon, Duchesse de Tintagel, et demi soeur du Roi Arthur. Ton tempérament m'a impressioné...qui es tu ?

Cyrielle Forpoint répondit elle mal à l'aise

Cyrielle...c'est un joli prénom bien que peu commun

Morgane regarda la jeune fille des pieds à la tête puis tourna autour d'elle. Visiblement génée, celle ci n'osa rien dire.

Voudrais tu vivre au chateau Cyrielle ?

Pardon ?

Je te demande si tu veux devenir une de mes suivantes, je ferais de toi une Dame de parage, et si tu me donne satisfaction, je ferais de toi ma personne de confiance et t'apprendrais tout ce que je sais.

Avec un petit sourire protecteur, Morgane attendit la réponse de la jeune femme...

Cyrielle avait tout d'abord réagi par instant au cours de la première partie de la discussion avec les gardes. Mais maintenant qu'elle se trouvait en face d'une noble dame, elle se retrouvait intimidée et presque begayante.
La jeune femme s'était présentée du mieux qu'elle le put, mais maintenant qu'elle lui demandait si elle voulait venir travailler au château, elle ne savait plus quoi répondre.
Surtout que son dernier maître ne lui avait pas permi d'avoir pleinement confiance dans les personnes de sang noble. Si seulement elle avait trouvé autre chose avant de rencontrer Dame Morgane. Mais elle n'a pas le choix, sa famille compte sur elle et sur l'argent qu'elle va pouvoir lui envoyer.
Cyrielle redresse la tête et plante ses yeux verts dans ceux de la noble dame.

"...J'accepte votre offre, ma dame."

Cyrielle s'incline devant elle. Ses paroles étaient froides mais elle savait se montrer sous son meilleur jour quand il le fallait.

Morgane fut satisfaite de cette réponse, un grand sourire se dessina sur son visage. Assurément le ton était froid, et la jeune femme n'acceptait que par interêt mais elle semblait ambitieuse, Morgane aimait ça. Quelle chance quelle ne fût pas niaise comme la plupart des Dames de compagnie. Vraiment elle allait s'amuser avec cette petite.

Je vous remercie. Je vous laisse jusque demain pour préparer vos affaires, demain matin présentez vous aux gardes de l'entrée. Je les préviendrais de votre arrivée, ils vous conduiront dans mes appartements. Je suis sure que nous nous conviendrons à merveille.

Elle la salua d'un sourire et remonta sur sa monture qui partit en direction du chateau. Morgane était heureuse. Il lui tardait de revenir au chateau pour préparer l'arrivée de cette nouvelle venue. Enfin, un peu de nouveauté dans ce chateau gris. Elle se promis de se rendre chez son frère dès son arrivée. Il fallait le mettre au courant.

Duncan avait poursuivi sa route depuis la forêt où il avait croisé un chevalier. Une fois sorti des bois, il vit clairement se dessiner les murs de la ville. Il s'arrêta quelques secondes pour observer en long en large et en travers les murailles. A première vue, elles n'avaient rien de spécial, cela ressemblait à des remparts quelconques comme on peut en trouver dans certaines autres cités d'Europe. Les gens qui allaient et venaient sur le pont-levis ressemblaient eux aussi aux paysans qu'il avait déjà croiser lors de son voyage. Rien de ce qu'il ne voyait ne pouvait lui faire espérer quelque chose de différent. Il soupira de déception et secoua la tête en portant son regard vers le sol.

* Allez... Il ne faut pas se fier aux apparences...*

Il reprit son courage et d'un pas décidé, se mêla à la foule qui entrait à l'intérieur de la ville. Il passa à travers la grande rue jusqu'à la Place principale, en obsevant tout autour de lui. Les bruits, les odeurs, les gens, les bâtisses n'avaient rien d'extra ordinaire, tout était commun, bien trop commun... Duncan s'attendait à un miracle. Il leva les yeux au ciel, puis un sourire se dessina sur son visage.

* Que tu es stupide... Que croyais tu qu'il allait arrivé ?... Tu voulais que l'on t'accueille en triomphe ? *

Il se mit à rire tout seul au milieu de la place, tout en regardant les gens autour de lui qui l'obsevaient aussi avec de drôles de regard. Il se ressaisissa et racla le fond de sa gorge...

* Bon... Allons voir à la taverne...*

Il commença à se diriger vers le bâtiment en question...

Guenièvre s'en fut guillerette du château, toute heureuse comme un enfant qui fait quelque chose d'interdit : cachée sous ses vêtements de lin terre, seul son petit nez blanc que l'ombre du couvre chef ne cachait pas pouvait trahir son "sang bleu".

Une bourrasque l'obligea à tourner la tête de côté, sous peine de se faire ôter sa capuche par le vent malicieux. Elle continua sa marche, en crabe, lentement et avec peine, les cheveux dans les yeux, le tissus semblant aspiré contre son visage.

Sire Vent était enfin parti, s'engouffrant par quelque ruelle inconnue, cherchant peut-être meilleure victime... Guenièvre laissa là sa prudence et repris sa marche vive, elle ne voyait pourtant goutte. Aussi Tricota-t-elle des doigts sur son front pour retirer cette touffe brune gênante, fermant les yeux.

C'était bien peu malin : elle percuta de plein fouet quelque chose, ou quelqu'un, et vacilla le souffle coupé.

-Ouf... pardonnez-moi...

Dit-elle, lorsqu'elle respira de nouveau, dans le doute d'avoir percuté une personne.
Elle leva les yeux et remis sa capuche en place. En effet, c'était une personne de chair et de sang... Un homme même, d'une apparence assez sombre... un vagabond, peut-être.

Guenièvre baissa les yeux et rajusta encore son chaperon, s'assurant que l'ombre dissimulait bien tout son visage. Elle devait perdre les attitudes fières de son rang, habillée ainsi, et je dois avouer qu'elle le faisait sans grand effort, changeant de peau, de visage et de caractère aussi facilement qu'un comédien. Aussi s'excusa-t-elle encore une fois, d'une petite voix fluette:

-Je ne voulais pas... veuillez m'excuser, vraiment. Je ne vous ai pas fait mal, au moins?

L'homme a la mine sombre préféra rester sombre jusqu'au bout : il garda le silence en se renfrognant.
Guenièvre, qui sentit tout d'abord un léger frisson lui parcourir le dos, finit par hausser les épaules en signe d'indifférence.

Elle fit volte face et continua son chemin, oubliant bien vite ce mendiant à l’allure de spectre.
Son pas redevint vif et allègre, et même les bourrasques s’effacèrent sous la majesté de sa bonne humeur. Elle eut peur un instant qu’on ne puisse lire cette étoile de joie dans ses yeux, et puisque les miséreux ne sont pas heureux _pensait-elle _ on pourrait la reconnaître !

Elle rabattit sa capuche jusqu'à son nez en rougissant et poursuivit sa marche les yeux baissés sur le pavé… mais la ballade était bien moins belle du point de vue de ses pieds.
Elle fit alors demi-tour en soupirant et leva les yeux sur le haut château, son regard s’envola jusqu’à sa fenêtre en défiant toutes les lois, celle du vent, de la gravité et de l’imaginaire : la Iwen qu’elle croyait voir s’ennuyer en attendant était certes la véritable Iwen, sa servante, qui s’ennuyait réellement. L’oiseau de son regard n’était sûrement pas suffisamment affûté pour remarquer deux ombres au lieu d’une.

Guenièvre prit alors la résolution de rentrer ; elle ne s’amusait pas, alors autant attendre sa future dame de compagnie dans le faste vide de sa chambre que dans la boue bruyante de la basse cour.

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