La charette de Lorindwen la guérisseuse

Invité

Lori écouta Monulf et lu l'expression d'anxiété qui se dessinait sur son visage.

- Je ne sais pas si je peux réellement vous fournir ce dont vous avez besoin, il faudrait d'abord m'expliquer la situation un peu mieux...et si vous fuyez comment pourrai-je savoir si j'aurais pu ou non faire quelque chose pour vous. Venez plutôt dans la charette, installer vous sur la table et indiquez moi sur un parchemin ce dont vous auriez besoin. Pendant ce temps je préparerai quelques remèdes que je dois remettre à des clients aujourd'hui. Nous pourrons en discuter après et je verrai si j'ai tout ce qu'il vous faut ici. Ne parlons pas de paiement pour l'instant, si votre cause est vraiment honorable, je ne vois pas pourquoi je vous ferais payer...Ça vous va?

Lori sourit comme pour apaiser l'angoisse grandissante de Monulf. Elle était juste et honnête et était prête à aider ceux qui en avait le besoin, pourvu qu'on ne lui mente pas. Ce fait, Monulf avait du le comprendre un peu plus tôt alors qu'il était en bien mauvaise posture dans la charette. Si réellement, Monulf avait besoin de ses talents pour aider un ami emprisonné à tort, eh bien Loridwen serait de la partie, et gratuitement...

Monulf sous son déguisement fit une moue gênée. L'honorabilité de sa cause... Mieux valait ne pas trop insister la dessus, surtout à propos des menées de son oncle qui frelatait le vin de messe.
Il opta donc pour la technique classique qu'on adopte lorsqu'on ne veut pas insister mais sans mentir trop fort quand même, la technique du "oui oui" :

Monulf : "Heu oui, oui... Et bien écoutez puisque vous le proposez et que l'affaire est assez pressée, je puis vous dire ce dont j'ai besoin, au moins immédiatement...

J'aimerai que vous prépariez un somnifère particulier ayant trois propriétés spéciales très importantes :
La première est qu'elle soit pratiquement indécelable au gout, la seconde est que l'on puisse le mêler au vin sans que ses effets n'en soient altérés, et la troisième, qui n'est pas la moins importante, est qu'elle ne fasse effet qu'une heure ou deux après absorbtion : il ne faut pas que le sujet s'effondre dans la minute.

Cela fait beaucoup mais, Cunégonde a prétendu que c'était possible..."

Alors que Lorindwen qui semblait dubitative avait fini par entrer sous la bache de sa charette pour aller chercher, peut-être les produits demandés, Monulf en profita pour s'éclipser sans bruit.

Il reajusta sa fausse barbe et ses faux sourcils et glissa dans la foule pour finalement s'y perdre.

Pas de Cunégonde, pas de coquex de londris, tant pis il faudrait trouver une autre solution pour libérer le vieux...

» Lorindwen