Prière d'une noble Dame...

Une demoiselle était agenouillée en avant, au milieu de l'allée. À travers un long voile noir et diaphane, elle contemplait dans toute sa grandeur la divine croix dont l'ombre inquisitrice emprisonnait la délicate beauté de la jeune femme.
Les mains jointes en prière, seul un anneau d'argent finement ciselé ornait son fin annulaire. Désormais que son histoire avait été raconté par sa belle-soeur, tous savaient qu'elle était veuve. Mais cette bague signifiait-elle qu'elle allait se remarier?

Aucune lumière ne pénétrait en ce lieu, en ce jour d'automne pluvieux. Seule les chandelles en cire d'abeille, déposée sur des chandeliers éclairaient la scène, lui donnant un air presque irréel.

Sous la transparence du voile, elle portait en ce jour pluvieux une fine robe en soie de la couleur des algues. Une ceinture d'or incrustée de pierrerie ornait sa taille et épousait à merveille ses hanches généreuses qui n'avaient jamais connuent d'hommes.
Quelques perles étaient accrochés à sa chevelure de diablesse, tombant en un cascade de feu dans son dos.
Dans cette accoutrement, elle ressemblait à une nymphe, sortie de mer pour s'en aller devenir humaine et se couvrir d'infamnie... Elle si ''pure''...

Malheureusement, son voile discernait ses traits délicats et purs de jeune fille. Et sur ses joues, coulaient des larmes.

Elle priait, son chapelet entre ses mains. Bien qu'elle l'égrénait, ce n'était pas les prières ordinaires que récitait toute bonne chrétienne.

Ses paroles, murmurées tout bas, étaient destinés à un homme.

- Viens... je suis perdue, je suis malade, mutilée, amputée! Tu es parti sans prévenir, sans dire aurevoir. Pas un geste, pas un signe. Trop vite, trop loin, sans raison. Ce serait si bon que tu reviennes! Fait un effort, amour, et fais ce que personne n'a jamais fait. Reviens...

Et toi, mon beau prince ténébreux, toi qui hante mes pensées et trouble l'éternel repos de mon bien-aimé époux... Ah! Tes yeux! Moi qui ne parvenais point à les quitter, tandis que tu t'étonnais du reflet extraodinaire des miens... Mon amour, un jour je nous confondrai, je nous consummerai et il ne restera plus que Nous, Un seul.

[Si ça te tente Ophélia, je pourrais sortir mon cher semi-prêtre du placard pour cet émouvant moment... Mais je préviens juste que ma cadence de post ne sera certainement pas quotidienne. A moins que tu attendes quelqu'un d'autre et dans ce cas...]

[ Ce pourrait-être sympatoche, si le coeur t'en dit! Car je ne sais pas si cette fameuse personne viendra ]

Erwana entra dans la chapelle et vit Dame Ophélia qui priait et qui murmurrait des paroles qui étaient prononcées tellement à voix basse qu'Erwana ne pouvait entendre, mais la Dame semblait parler à quelqu'un , mais il n'y avait personne. Erwana déposa sa dague à l'entrée de la chapelle, car on lui avait appris à ne pas faire entrer d,armes dans un lieu Saint et s'avanca vers la Dame encore agenouillée.

J'ai relu maintes fois la lettre, mais je n'y trouve rien. Tout ce que j'y vois ce sont des menaces Dit la jeune femme à voix basse. Croyez-vous que c'est l'endroit idéal pour parler, car j'aimerais savoir ce que je ne vois pas dans cette lettre et vous semblez le savoir.

La pâle Ophélia, toujours émerveillée devant la croix où était crucifié un Christ en fer, sourit à travers ses larmes.

- Oh! Ma chère... Il n'y a pas meilleur lieu que Sa Maison pour en discuter. Agenouillez-vous auprès de moi et abandonnez-vous à son étreinte...

Elle poussa un long soupire en fermant les yeux, suivant les conseils qu'elle avait elle-même donné.

- J'ai entendu maintes rumeurs aujourd'hui, sur mon compte. Et tout particulièrement du côté des dames. Cela m'a grandement blessé et je suis affligé.
On m'a rapporté qu'elles racontaient à mon sujet des choses horribles. Sont-elles jalouses? Me craignent-elles?
Suis-je donc si dangeureuse? Je suis égarée... Je le sais, je ne suis pas une sorcière, ni une enchanteresse, ni une druidesse, si une adpete de l'ancienne religion.
Je n'ai charmé ni Sire Lancelot, ni Sa Majesté, le prince Mordred. Je...
Tout ces évènements me dépassent et je ne sais comment me situé.
Puis-je me confier à vous, sans que vous portiez un jugement sur ma personne? Puis-je vous dicter ma pensée, vous laissez découvrir mes sentiments sans que nul ne soit au courant?
J'aurais tant aimé avoir une amie en ces temps si difficile, pour me conseiller. Mais je ne sais si vous pourriez l'être, puisque nous nous battons toutes deux contre l'impossible, dans des camps adverses.
Moi, je me bat contre un fantôme et contre une princesse. Si j'échoue, je mourrai.
Et vous... vous vous battez contre l'incompréhension. Vous vous battez contre la mort, contre la justice et l'injustice.
Voilà donc notre combat commun... Nous nous battons contre ce que nous croyons juste et injuste.


[Julien: Tu es toujours le bienvenu ]

Erwana vint s'agenouiller aux côtés de Dame ophélia et médita sur ces paroles.

Vous n'êtes point étrange assura la guerrière. Vous êtes remplie de bonté et de sagesse, je ne saurait porter un jugement sur vous, vous êtes une bonne personne.

Dites moi, ce combat dont vous parlez, est-ce normal que je ne suis pas totalement consciente que je le menne?

Elle s'interrompit un instant, puis reprit:

Je n'ai pas tellement la foi, je me sent mal à l'aise de venir ici du avouer la guerrière.

Elle souhaita bonne nuit à Dame Ophélia et se dirigea vers la sortie de la chapelle.

Dès que la porte de la chapelle sut refermé derrière elle, la précieuse Ophélia, pâle comme la mort, souleva son voile de veuvage. Ainsi, elle découvrit au Christ sans vie son visage d'ange ravagé par la douleur et le chagrin.

- Seigneur... qu'ai-je fait? Quel péché ai-je commis pour que vous me méprisiez à ce point? dit-elle, ses lèvres tremblantes avalant quelques larmes au passage.

Elle se replia sur elle-même en position de foetus. Et elle sombra à nouveau, doucement, dans une mer d'abîmes. Elle se laissa transporter dans les bras de Folie, sa seule et véritable amie.

La tête de la fille de comte était appuyée contre ses genoux et un flot de paroles innintelligibles passaient sur sa délicieuse bouche.
Au bout d'un long moment d'attente, elle se redressa, faisant face à celui qui s'acharnait sur elle.
Elle se leva, lentement, de nouveau transportée par ses songes.

Seul le bruit du froissement de sa robe et du frottement du tissus scintillant glissant sur le sol se répercuta dans la petite chapelle lorsqu'elle s'avança vers le Christ crucifié.
Elle lui fit face.
Le regard d'émeraude de la délicate caressait avec une tendre affection la ''peau'' de la divinité représentée.
Tout comme elle l'avait fait avec Mordred hier au soir, elle leva sa main vers le visage de l'homme.
Du bout des doigts, elle effleura le marbre de la statue. Un frisson parcourut son corps.

Sa figure se rapprocha doucement du Christ et le petit bouton de rose qui siégeait au bas de son visage se rapprocha des lèvres closes du Christ.

- N'aurai-je pas été un belle et bonne épouse? N'aurai-je pas couvert mon époux d'amour et d'attention? Ne lui aurai-je pas fait les plus beaux enfants du monde?
Ne suis-je pas assez qualifiée pour un homme? Ou jalousez-vous ces humains qui m'aiment et m'admirent?
Me punissez-vous parce que j'ai été vilaine ou parce que votre Amour est sans limite?
Répondez-moi, mon seigneur... vous le devez...

C'est le bruit de la lourde porte de la Chapelle se refermant qui sortit Julien de son demi-songe.
Il était assis sur sa paillasse, légèrement échevelé, les yeux rougis par le manque de sommeil et les tourments qui l'assaillaient continuellement, une légère barbe naissant sur son visage aux traits fins, lui donnant un air beaucoup plus masculin qu'à l'acoûtumée.

Il se leva, se frottant une joue endolorie du revers de la main et jeta un coup d'oeil en contre-bas, pour voir ce qu'il s'y passait. Une femme, vêtue d'une robe noire mais qui trahissait sa noblesse, était en train de murmurer devant la statue du Christ crucifié. Le Romain ne pouvait guère deviner les paroles qui sortaient de la bouche de cette inconnue, mais les accents de sa voix étaient amplis d'une grande souffrance.

Combien de fois s'était-il, comme elle, adressé à ce marbre afin de comprendre pourquoi il était puni de la sorte, pourquoi Dieu avait repris son Mentor et pourquoi le père Benoit l'accablait dans cette missive qu'il avait reçu le matin même...
La date de son ordination n'était toujours pas fixée. Benoit ne souhaitait pas le voir rentrer à Rome, aux vues des derniers événements survenus à Camelot et surtout à cause de l'état dans lequel s'était laissé aller un "jeune représentant de la religion chrétienne".

Certes, il était plus que perdu... Mais le retour dans son pays l'aurait certainement aidé plutôt qu'un abandon pur et simple sur ces terres qui ne lui avaient apporté que du malheur.

Il descendit silencieusement les marches de pierre, attiré par sa curiosité. Une âme en peine s'attardait dans "sa" Chapelle, c'était si rare ! Peut-être l'aiderait-elle à retrouver son propre chemin.

Lorsqu'il arriva un peu plus près d'Ophélia, le Novice entendit sa dernière question au "Christ". Si Benoit avait été là, il aurait répondu sentencieusement : "Dieu punit les faibles et les pécheurs, les Justes sont toujours épargnés...". Et il en aurait profité pour réprimander cette pauvre femme.
Julius n'avait jamais cru en ce Dieu pervers qui abandonnait ses enfants sur la pente la plus rude. Non, il croyait que tout arrivait dans un but précis...

Il murmura, autant pour lui que pour la jeune femme :

- Son Amour est toujours là... Toujours... Et pour tous. Nous sommes seulement parfois trop éloignés de lui pour le sentir.

La pâle Ophélia se retourna, dans ses sombres habits.
Son voile était soulevé, découvrant un visage parfait, aux traits fins et délicats. Quelques larmes roulèrent sur ses joues blafardes comme la mort tandis qu'un sourire ironique se peignait sur ses lèvres.
Elle s'avanca d'un pas funèbre vers Julien.

- Oh! Je connais son Amour! Le bien cruel! Le jaloux! Mais Il me conserve jalousement, (pour reprendre les termes de ce cher chevalier...)! Il m'empêche d'aimer à mon tour! Tout d'abord mon défunt époux, qui me fut ravis dans un combat quelques heures après la cérémonie de notre union... et maintenant le prince Mordred... dont j'ai appris les fiançailles voici quelques jours...

Julien ne connaissait guère le passé de cette femme. Il sentait simplement qu'il était lourd à porter pour de si frêles épaules.
La figure blanche de cette belle dame le fit pâlir à son tour. Elle semblait si vulnérable, si bouleversée lorsqu'elle lui confia ces paroles.

Il n'était que très peu qualifié dans les questions de l'Amour. Son expérience s'arrêtait à une passion de jeunesse, avant qu'il n'abandonne la toge prétexte... Une passion à laquelle il avait tourné le dos en même temps qu'il s'était éloigné des Honneurs et qu'il avait embrassé le destin que lui réservait Dieu. Tout du moins, c'est ce qu'il avait pensé à l'époque... Fameux Destin s'il le jugeait à présent ! Quel parcours !
Il regrettait souvent ses choix et la lâcheté qui l'avait empêché d'emprunter une meilleure voie.

L'ironie qui perçait dans le timbre d'Ophélia lui donna tout de même envie de défendre le Créateur, une première depuis la mort de Stéphane :

- Je sens combien votre passé vous a infligé de dures épreuves... Mais peut-être notre Seigneur veut-il vous mener plus sûrement vers l'homme qui vous est à présent destiné. Dieu doit composer avec le tempérament... Un coeur qui m'apparaît aussi noble que le vôtre ne doit pas se flêtrir, Il ne veut certainement pas cela. Il ne cherche point à enfermer les âmes et à les conserver jalousement. Seuls ceux qui le veulent se remettent uniquement entre Ses bras.

Il fit lui aussi un pas vers la jeune femme :

- Vous me parlez de combats, d'homme déjà fiancé... Je ne crois pas que Dieu maîtrise toutes les Destinées malheureusement. Il ne nous garde pas du malheur mais il veille en permanence à nous mener vers les personnes qui pourraient nous apporter le bonheur...

Que vois-je ? Une femme rousse étalée sur les dalles de notre sainte Chapelle ?

Vous connaissez les deux mains gauches de Julien à présent... Vous ne serez donc point surpris de savoir qu'il se trouvait bien embarrassé par cette situation fort singulière.

C'est vrai quoi ! Vous essayez d'être sérieux deux minutes [eeeet oui... Il aura fallu deux posts avant que tout dérape, mais Julius c'est Julius... Ou plutôt moi c'est moi ], de faire un job que vous n'avez pas forcément choisi et pour lequel vous n'êtes même pas payé... Et vous récoltez quoi ? Certes pas l'inspiration divine ! Non... Vous vous retrouvez en face de femmes fontaines qui habilleraient mieux la place du village que la Nef de l'Eglise !

Le Romain perdit donc quelque peu ses moyens et ouvrit une bouche à la Monsieur Parfait en cours de linguistique [vous ne le connaissez pas, mais je vous jure que c'est ça...]. Il hésitait entre s'enfuir en courant, l'empoigner à bras le corps pour la relever, ou s'asseoir sur un banc [pas cinq minutes avec toi] et, prenant l'accent britannique, s'exclamer : A cup of tea Nestor !

Tout ceci arriva, ou presque, disons que jusqu'à la bouche de Monsieur Parfait, c'était ça... Ensuite, Alius Novus, au lieu de se sit-downer, dévisagea un instant cette femme avant de bafouiller [on le reconnaît quand même mieux !] :

- Je... heu... vous vous sentez mal ?

Toujours aussi perspicace mon Cher, merci d'être venu !

Seigneur, aidez-nous... Ou bien aidez-là et offrez-moi une semaine aux Caraïbes ! (Julo aux Caraïbes ça donnerait du Sparrow en Antartique...)

Plouf ! A côté comme toujours... Julien n'avait jamais réussi à formuler de "bonnes" paroles, de celles qui servent à avancer (il aurait fallu qu'il avance lui-même) tout comme il n'avait jamais réussi à lancer des galets sur les lacs pour qu'ils ricochent (enfin... il y était arrivé une fois, mais le lac était gelé, ça compte pas) !

Il réfléchit quelques secondes avant de trouver une phrase banale. Quelques secondes seulement, le temps de paraître intelligent, si on dépasse le délai, on passe pour l'idiot du village qui n'a plus de cloisons nasales...

Qu'aurait-il fait à sa place ? Il aurait choisi la solution de facilité et il se serait retrouvé Curé dans une obscure cambrousse désertée des romains... Ca c'est fait... Hum... Donc la facilité, pas bon, pas bon du tout :

- On ne peut guère vivre au travers du souvenir. Le regret ronge une vie comme la gelée flétrit les pétales de la rose. Mon enfant - il se pique un peu au jeu quand même - je crois qu'il faut écouter votre coeur. Toutefois... Si le prince Mordred a été uni à une autre femme et a prêté serment devant Dieu, vous vous exposez à de nombreux tourments.