( Manoir de Mordred ) Salle commune des femmes

L'évêque Nicolas Florin, descendit le peu de marches qui conduisaient à la salle des dames. Et baissa légèrement la tête, pour ne pas s'assomer au portique en pierre.
Il s'arrêta net en y entrant, voyant qu'elle était vide. Il ne s'y attendait guère, lui qui désirait à sermonné quelques pucelles écervelées, se heurta à un vide.
Il lui fallut un bref instant pour se ressaisir et s'aperçevoir que se tenait, silencieuse et attentive, une femme baignant dans un halo de lumière.
La frêle et divine silhouette de la princesse, ainsi entouré d'une aura lumineuse, suscita un sentiment qu'il n'avait pas ressentit depuis de nombreuses lunes.
Ainsi, il s'agissait de cette diablesse! C'était donc cette comtesse qui allait épouser le roi Mordred.
Il la jugea sévèrement un long moment, sans que celle-ci s'en aperçoive. Il tenta de voir à quelle religion apparetenait la traîtresse... Était-elle une disciple de l'ancienne religion ou était-elle une bonne chrétienne?

Il s'en approcha donc, avec précaution et jeta un bref coup d'oeil a l'oeuvre enfantine de la dame. Un rictus apparut sur le bord de ses lèvres minces. Il les humecta à l'aide de sa langue, comme s'il s'apprêtaità se délecter d'un plat excquis.

- Ma Dame, cette... chose que vous confectionner est une véritable oeuvre! Nous admirons votre imagination et vos choix de couleurs. Sans oublier votre patience!

[ Hj: ... XD ... Euh, c'est que c'est le jour, ma belle ^^ ]

[hj: Pudum pudum... Erreur réparée mon bon maîîîître XD]

Ophélia ne détourna pas son regard
concentré sur son tableau composé de fleurs séchées. Elle s'empara, avec des
gestes enfantins, sans pourtant être moins gracieux, de pétales de
marguerites enduit du liquide visqueux et collant. Elle en disposa quelques
unes, ici et là, ensembles ou éloignées, dans le ciel d'un mauve très pâle. Ses
rassemblements formèrent de fantastiques nuages ici et là, flottant un dans
ciel matinal de fin de printemps.



- Je vous en remercie, mon seigneur. Mais la patience n'a ici point lieu
d'être. Si je pratique cet art, ce n'est aucunement pour les résultats ni pour
l'effort que je dois y mettre, ils ne m'en parraissent pas fastidieux. Au
contraire, je trouve cela plaisant.

Si les femmes n'ont aucune occupation, que ferait-elle? Je ne suis point de
celles qui aiment s'asseoir en cercle pour confectionner des vêtements pour
leurs enfants et parler contre tous.

Je suis loin d'être une commère et pourtant, je suis bonne chrétienne.





Elle marqua une courte pause, durant laquelle elle embellit un arbre de
minuscules fleurs blanches.



- Bonne chrétienne comme toutes ses femmes... mais également future reine de
cette demeure.



Pour la première fois depuis que Nicolas était arrivé, la
comtesse fit face à l'homme qui l'avait abordé. Elle en fut saisit de surprise
et... d'horreur! Une évêque! Ici! En ces lieux, en ce château! Que pouvait-il
bien y faire? Était-ce lui qui allait célébrer la noce? Était-il de la parenté
de son amant, Sire Mordred? Était-il venu pour enquêter sur son cas, soit à
cause de sa dernière crise? Par tout les Dieux! Ou plutôt... par la Sainte
Vierge ^^! Si c'était le cas, elle était bel et bien perdue... Le bûcher
avait déjà dut être dressé et...

'' Faire face à l'ennemi, dignement! Ne baisse pas la tête!'', lui
avait un jour dit sa mère. '' Répond avec sagesse aux insultes qui te seront
lancés'', ''Soit forte et tu obtiendras la place que tu mérites... et peut-être
même d'avantage!''.



- Oh! Mon Seigneur! Pardonnez mon effronterie!



Elle se leva aussitôt et se jeta aux pieds de l'évêque, en
total signe de soumission.



- On ne m'avait pas prévenu qu'un invité de votre marque serait présent au
château! J'ai cru qu'il s'agissait d'un simple noble ou d'un serviteur ou...
d'un chevalier, je ne sais, qui venait à moi... Je... Milles pardons, Votre
Honneur! Je suis la demoiselle Ophélia Villon, fille de Philibert Villon, comte d'Aurey.
Fiancée de Son Altesse royal, le roi des Orcades et prince en Orcanie, Sire Mordred.

Nicolas Florin demeura blessé de la beauté séduisante et sensuelle de la princesse. Il ne s'était guère attendu à tant d'éloge et tant d'humilité. Et il ne put s'empêcher d.prouver et du désir pour ce corps si parfait et une joie qui comblait son orgueuil atteint quelques secondes auparavant.
Il afficha un sourire sadique, en pensant à tout ce qu'il pourrait éventuellement faire de cette pêcheresse. Car en effet, il en avait maintenant la certitude. Le loup et le cerf était des symboles qu'utilisaient les prêtresses et les druides.
Il n'était pas inculte. Il le savait! N'avait-il pas étudié maintes années dans un monastère, en tant que scribe? N'avait-il pas lu des livres interdits là où il avait vécu, auprès de son maître, lui-même évêque?
Et cette subite soumission, ce vouloir de prouver ce qu'elle est n'était pas normal.
Il restait encore la possibilité qu'elle le soit, bonne chrétienne, mais que quelque chose l'accablait. Quel était, dans ce cas, le poids que devait supporter cette fille à la chevelure du diable?
Et pour posséder une telle apparence corruptrice... elle se devait d'avoir fait un pacte avec le diable! Et sa chevelure, rousse, comme le feu des enfers... Sa peau de morte... Et ses yeux et qui semblaient pouvoir lire à travers lui, deviner la moindre de ses pensées!
Oh! Il la torturai bien, cette catin du diable! Il lui infligerait, un jour, tant et tant de mal... Qu'elle le supplierait, qu'elle crierait! Elle demanderait grâce, et alors seulement... il pourrait libérer sa jouissance!

- Allons, princesse. Relevez-vous! Que Dieu vous pardonne votre étourderie! Et qu'il punisse ceux qui ne savent pas s'incliner comme il se doit devant ses représentants!

Il jeta un bref regard haineux en direction de Morrigane, lui faisant ainsi comprendre qu'il n'avait pas oublié sa présence... Ce serait sous peu à elle de passer sous son joug.

-Dois-je me sentir visée monseigneur? Demanda-elle avec un grand sourire innocent.

Nébu poussa un léger croassement et étendit les ailes dans un bruissement délicat.
Elle fixa un regard songeur sur l'évèque, tout en adressant une pensée compatissane à la pauvre donzelle tombée entre ses griffes. La damoiselle n'avait plus grand chose de la jeune dame altière qu'elle était encore quelques minutes auparavant, avant qu'elle ne semble prendre conscience de l'identité du visiteur

Morrigane fit une moue maussade et repoussa une des tresses rouges qui lui tombaient devant les yeux, faisant tinter les perles qui l'ornaient.
Qu'il la menace tant qu'il pouvait, le prêtre ne la ferait même pas plier un cheveu devant leur Dieu.

La princesse souleva son regard d'écume de mer en direction de la demoiselle, qu'elle trouva non seulement effrontée, mais aussi sotte. Et cette recette était agrémenté d'une pincée de courage!
Comment osait-elle ainsi braver un évêque qui, en un claquement de doigt, pouvait choisir de mettre à mort cette impie!? Comment pouvait-elle ne pas craindre un homme de cette importance?
Elle la dévisagea un long moment avant d'admirer sa belle chevelure exotique. Elle même avait une chevelure flamboyante, mais elle n'était pas tressé. Elle était longue et tombait en cascade sur ses épaules et dans son dos. Et bientôt, sous peu, elle serait entièrement dissimulé sous une coiffe...

L'impitoyable Nicolas Florin fit face à la barde. Lui aussi se posait cette question: Comment pouvait-elle se permettre de lui parler ainsi? Cette femme était soit inconséquente, soit elle était complètement folle.
Dès cet insant, plus rien n'exista autour d'eux... Ni Ophélia, ni ce qui les entourait.
Une première proie... torture, sang, hurlement... Passion! Jouissance! Oui, encore une fois il allait torturer. À sa place, en face d'un homme aussi puissant, il se serait tue. Pauvre petite Morrigane!

- Je vois. Sauriez-vous me réciter trois fois le Notre Père...

Ses lèvres s'étirèrent en un rictus sadique.

-... en latin!

Dame Ophélia fut prise d'une grande panique. Elle vit la lueur sadique traverser le regard de cet infame évêque. Elle aurait voulut crier, fuir, le plus loin possible. Mais elle était saisit d'horreur.
Dans sa jeunesse, on lui avaot appris à craindre les religieux, ainsi qu'à les adorer et à les respecter. Elle avait vu, régulièrement, des gens brûler sur le bûcher... Elle avait sentie la malodorante odeur des cadavres en feu, elle avait entendu leurs supplices, leurs cris de souffrance.
Elle avait assisté à tout cela... Elle, si pure, si gracieuse, si délicate, si raffinée. On l'avait soumis à cette torture.
Et dire que le peuple aimait cela!
S'armant de tout son courage, la belle se mis en position de prière et commenca à réciter, trois fois, le pater noster, à la place de l'hérétique. Quitte à ce que cela ne change rien, celle-ci pourrait au moins se souvenir de quelques brides et s'épargner d'effroyables heures en compagnie de ce sadique représentant de Dieu!

Morrigane fut tentée de répondre par une oraison en gaélique, mais ne dit rien, ses grands yeux miroitants fixés sur le prélat.
Un éclair de haine pure fusa dans son regard indéchiffrable, et son visage perdit toute innocence, gagné par une effroyable dureté.

Sur son épaule, Nébu poussa un léger cri menaçant, prévenant le prêtre de ne pas trop s'approcher s'il tenait à son intégrité physique.

-Et pourquoi devrais-je connaître vos rites, messire? Demanda-elle d'un ton doucereux. Je ne fais pas partie de vos brebis, et ce serait me trahir que de parler votre langue..

La colère lui rampait dans les veines comme une traînée d'acide.
Ses longues mains voletèrent et vinrent se poser sur sa ceinture, tout prés de sa dague.
Le prêtre la dépassait largement de la tête et des épaules, mais la barde avait une expérience des coups bas et de la fuite qui manquait à l'évèque. S'il croyait la prendre au piège, il se trompait.

Elle serra les poings et eut un sourire effrayant.

-En quel honneur me demandez-vous de réciter pareille chose messire? Je ne vous oblige pas à réciter mes chants sacrés...

Le soldat posté devant la salle commune avait tout entendu ...
Il pénétra dans la pièce, toisa de haut Morrigane et s'adressa avec déférence à l'évèque Florin :

Mes respects monseigneur ! ...

Est ce que cette drôlesse vous importune, votre grace ? ...

Désirez vous que je la jette hors de cette salle ?...

Le garde croisa le regard de la barde et lui lança :

Baisse la tête toi, devant monseigneur ! ...

Ou il tend cuira, impudente ! ...

L'orcanien porta la main à la garde de son épée ...

La barde répondit par un sourire venimeux, et eut un petit hochement de tête. Nébu bondit et se percha sur l'épaule du garde, son bec appuyé sur sa paupière droite.

-Allons messire, ne vous en mêlez pas. Ceci est une simple querelle d'opinion entre monseigneur et moi. N'avez-vous rien de mieux à faire?

Une colère froide et implacable montait en elle. Peu lui importait que la jeune femme puis s'attirer des ennuis plus gros qu'elle.
Elle recula de quelques pas, la main toujours posée prés de sa dague, les jaugeant tous les deux d'un regard assassin.

Jusqu'ici la belle et pâle Ophélia, aussi délicate qu'une brise printannière et aussi invisible, lui semblait-il, q'un brin d'herbe parmis tant d'autres, se sentit envahir d'une froide colère.
Elle se releva, non sans grâce, et, dans toute sa hauteur et sa dignité de future reine, elle osa ordonner, pour la première fois.

- Il suffit! Tous! J'en ai assez vu pour aujourd'hui? Qui êtes-vous donc, ma demoiselle, pour ainsi venir troubler ma concentration? Il s'agit ici d'une salle réservée pour les dames de haute noblesse, de l'entourage royal.
De plus, vous portez une arme, ce qui est formellement interdit!
GARDES!

Deux autres gardes apparurent quelques secondes plus tard, l'épée dégainée, cherchant d'où venant le trouble.

- En vous attaquant à ce vassal de messire Mordred, vous vous êtes soulevé contre votre Roi et contre votre souveraine. Il va sans dire que vous ne serez plus dans la possiblité, dans les jours à venir, de voir la lumière du jour.
Saisissez-la!

Les gardes s'emparèrent de l'arrogante barde. Elle eut pu se débattre. Mais à quoi bon? Une dague, contre des épées. Une femme, moins forte que deux hommes surentrainés. L'autorité contre la sottise.

Ophélia avait tenté de la sauver. Elle s'était agenouillée et avait récité. Il lui aurait fallut faire de même, citer après elle ces phrases. Et Florin, cet évêque sanguinaire qui l'effrayait, n'aurait pu poser une catastrophique action, qui aurait été fatale à la barde.
Elle-même musicienne, la princesse éprouvait un certain... attachement pour cette vagabonde.
Et c'est pour cela qu'elle agissait encore, en sa faveur. Quelques jours à se lamenter dans un sombre cachot et elle serait libre.
Elle n'aurait pas à supporter le Question de Florin. Son beau visage et son jeune corps n'aurait pas à subir la torture. Il demeurerait en ce monde et ne s'éparpillerait pas en poussière, dans le vent.
Elle ne voyagerait pas, bercé par le baiser du souffle des Dieux, caressant de sa main les épis de blés.
Elle lui offrait la possibilité de sauver son âme. Morrigane saurait-elle comprendre ce qu'elle faisait?
Regarderait-elle dans ses yeux, pour y voir non seulement une grande colère, mais également de la peur et de la compassion? J'y lirait-elle pas tout son chagrin de lui imposer cette punition pour son étourderie?

La jeune femme s'y était attendu et tenta de leur échapper. Sa souplesse et sa rapidité compensaient sa petite taille et sa maigreur, mais ils finirent par aggriper d'une poigne solide ses poignets couverts de bracelets. L'un d'eux se brisa, répandant ses perles colorées sur les dalles dans un tintement sinistre.
L'autre lui tordit le bras et elle poussa un cri de douleur tandis que sa dague tombait à son tour, jetant de faibles éclats dans la lumière du feu.
Nébu laissa une estafilade sanglante sur la joue du soldat et battit furieusement des ailes en pousant des cris rauques, furieux de voir que ces gens avaient l'outrecuidance de s'attaquer à sa maîtresse.

-Je suis barde du prince Mordred et je ne reconnais nulle autre autorité que la sienne, ma dame; cracha-elle, haletante de colère sans cesser de se débattre.

Nébu se posa sur son épaule et se mit à assenner de violents coups de bec sur la main d'un des gardes qui la retenaient, faisant perler le sang.
Il lâcha prise avec un cri de couleur et la jeune femme en profita pour faucher les jambes de l'autre et de s'emparer de son épée avant qu'il eut pu se relever.

Tandis que l'homme d'armes se débattait toujours avec le corbeau fou de rage, la jeune femme fit quelque pas, soudain d'un calme effrayant.
Elle fit quelques passes avec l'arme, admirant les reflets multiples qui couraient sur le métal.

Sans prévenir, elle se retourna et pointa l'arme sous le menton du garde à terre.

-Je pourrais vous saigner comme le porc que vous êtes, messire. Ou plutôt...

Elle jeta un regard venimeux au prêtre.

-Comme le mouton que l'on mène à l'abbatoir... Mais je suis d'humeur magnanime, alors conservez votre vie et faites-en ce que bon vous semble.

Sur ses gardes, elle reprit sa harpe sur son dos et adressa un salut courtois à Ophélia.

-Transmettez mes adieux au prince, ma dame. Je ne suis décidément pas faite pour être au service de qui que ce soit.

Elle avait hâte de retrouver sa liberté chérie. En fait, c'était de la pitié qu'elle ressentait pour cette pauvre dame qui possédait richesse, beauté et noblesse, mais s'obstinait à rester derrière ces barreaux forgés par la chrétienté et l'éducation des jeunes filles de bonne famille. Pauvre enfant...
Elle eut un regard compatissant pour la pauvre demoiselle, et s'arrêta soudain juste avant de franchir la porte. La jeune femme se tourna vers le prélat et lui lança un petit sourire innocent.

-Vous allez devoir vous trouver une autre victime pour votre prochain bûcher, monseigneur. Mon âme n'ira pas dans l'escarcelle de votre dieu, j'en ai bien peur.

Une rafale violente la submergea lorsqu'elle ouvrit la porte

-Nébu, ça suffit. Dit-elle d'un ton moqueur.

Le corbeau vint sagement se percher sur son épaule et elle lui ébourriffa les plumes avec tendresse.

-On a de la route à faire.

Et elle s'en fut, petite sihouette couronnée d'écarlate, sa cape claquant dans les rafales sur ses maigres épaules.

Alors que Morrigane s'apprétait à sortir de la salle, celle ci tomba nez à nez avec le seigneur Kadoudal, deux autres soldats le suivaient ...

Le conseiller jetta un coup d'oeil vers le centre de la pièce et apperçut les gardes blessés ...

Il regarda la barde, puis interpella les soldats lui faisant face, sans se soucier de Morrigane mais en continuant à faire barrage :

Je peux savoir ce qui ce passe en ces lieux !! ...

L'un des "glorieux" gardes lui répondit, au comble de l'excitation :

Cette ... misérable sorcière à voulut attenter à la vie de monseigneur Florin ! ...
Et à résistée lorsque nous avons voulut nous saisir d'elle ! ...
Attention à son corbeau ! ...
Méfiez vous seigneur ! ...

Tandis que les deux soldats encadrant Kadoudal pointaient leurs lances (ou piques) en direction de Morrigane, le conseiller de Mordred recula (courageusement) de quelques pas et se saisit de son épée ...

Vous n'irez nul part pauvre incensé ! ...
Mis à part dans un des cachots du manoir ! ...
Osez résister, et je vous égorge comme un lapin ! ...
Et retenez votre volatile du diable, ou le Roi mangera du corbeau ce soir, au souper ! ...

Ne me tentez surtout pas !
Vous n'avez plus qu'une chose à espérer désormais : la clémence du seigneur Mordred ...

On le dit très attaché à votre misérable petite personne ...
Nous verrons ! ...

Kadoudal s'exclafa comme un dément, immité en cela par les deux soldats faisant face à la barde et à ... Nébu ...
Les autres soldats se rapprochèrent dangeureusement de Morrigane, armes aux poings et les yeux remplis de haine ...


( Hj : allez Morri, une nuit au cachot et c'est bon ...
Après momo passera l'éponge ...)

Dans la panique générale, la souveraine s'empara des mains du garde du corbeau de Morrigane. Bien sûr, celui-ci, affolé, s'était débattut comme un forcené et avait labouré de ses griffes la chair tendre et lisse de la belle diablesse.
Mais, avec force et courage, elle parvint à lui coincer les pattes et le bec. Il pouvait battre des ailes autant qu'il le désirait; l'unique résultat lui en coûtait d'avantage en énergie.
Il s'épuisa donc rapidement et, malgré lui, dut affirmer sa défaite.

Bien qu'attristée pour la barde rebelle, Ophélia ne put faire d'avantage pour elle. La princesse avait tenté de la sauver, plus d'une fois, mais celle-ci semblait trop orgueuilleuse pour se saisir de la main amie.
Elle devrait donc payer les conséquences de ses actes. Et la semi-complice qu'elle avait été ne serait désormais plus présente pour la secourir.

Un garde tenta de se ressaisir du sombre oiseau, symbole de mauvais présage. Mais Ophélia, pâle comme la mort, les cheveux défaits, la mine renfrognée lui lança l'un de ses regards inquisiteurs que nul, sauf Sire Lancelot, ne pouvait supporter.
Il s'inclina donc, et la princesse passa. Elle se dirigea à ses appartements, répandant sur son passage une légère traînée de sang.
Nibu lui avait ouvert les veines des poignets.